Éditions Recto-Verseau

Qu’est-ce que la voie du sentir ?

Ce qui m’a plu dans cette voie c’est qu’elle ne demande aucune croyance. Elle n’a aucune exigence. Elle nous prend tels que nous sommes et nous propose d’aller à la rencontre de nous-mêmes et de nous connaître, non pas comme le font la psychologie ou la philosophie, à savoir à partir d’une introspection mentale. Ici, il s’agit de rencontrer « qui je suis vraiment » en dehors de mon histoire personnelle, de mon vécu psychologique et de ma culture. Est-ce que ce « Je suis » se résume seulement à ma personnalité, à mes croyances, aux histoires que je me raconte ? Ou « ce que Je suis » constitue une question bien plus profonde qui touche à la qualité de ma présence au monde et plus précisément à ma qualité de conscience ? La conscience mentale n’est qu’une petite part de la conscience, elle n’est qu’un stade dans son déploiement.

Sentir, c’est avoir un rapport direct avec soi-même ou avec le monde, sans passer par des interprétations, des projections. Il ne s’agit pas de chercher à supprimer les pensées ou, comme on le dit dans certaines traditions, de « tuer le mental ». Le mental a beaucoup de qualités, il permet le langage, le raisonnement, mais il n’a pas à être le maître absolu de ma vie. Il s’agit de vivre à partir de cet espace de l’être que l’on appelle aussi l’espace du cœur.

La Voie du sentir est-elle une voie chamanique ?

Cette voie se distingue du chamanisme que l’on connait, dans le sens où l’on n’utilise pas de tambours, de transes ou de plantes hallucinogènes. Il n’y a pas de recherche d’état et encore moins de recherche de pouvoir. Il n’y pas non plus de recherche d’alliance avec des esprits. C’est un chamanisme intérieur, en lien avec le chamanisme andin qui est très ancien et qui a une connaissance très profonde du corps.